Après avoir découvert Ashwalkers, j’avais très envie de me replonger dans un roman graphique dont la fin est déterminée par nos choix.
C’est ce que nous propose End of Lines. Avec une direction artistique à l’opposé de Ashwalkers, End of Lines nous invite également à suivre une famille de survivants à la recherche d’un endroit habitable. Malgré un scénario basé sur la même thématique, c’est par ces graphiques de style BD coloré, ces personnages attachants et son univers plus réalistes qu’End of Lines se démarque.
Ce roman graphique sorti initialement en juin 2022 a débarqué sur Nintendo Switch ce 25 mars 2023. Voyons voir ce que donne ce jeu développé et édité par Nova-box que je remercie pour la clé de jeu.
Une histoire sous fond de mise en garde écologique
End of Lines nous plonge sur Terre, mais quelques années dans le futur. À cause du mépris de la nature par l’humanité, la Terre a subi une catastrophe écologique sans précédent. L’eau est devenue une ressource rare : en effet, il ne pleut plus. De ce fait, les animaux ont quasiment tous disparu et l’air est tellement chaud que les humains survivants évitent de sortir en journée.
C’est dans ce décor hostile que notre groupe va devoir survivre. Les personnages principaux viennent d’un clan de nomades désert qui s’en est relativement bien sorti jusqu’à maintenant. La matriarche, et chef du clan, consciente que son clan ne pourra pas continuer ainsi longtemps décide d’envoyer une expédition en reconnaissance. Elle envoi donc sa fille Nora accompagnée de son gendre Camille ainsi que leur fils Sam. Ils seront accompagnés de Rafik, un autre adulte relativement robuste et ami de la famille.
Leur mission : trouver un endroit où vivre.
Chacun de ces trois adultes possède des caractéristiques qui leur sont propres. Elles sont expliquées dès le départ par la Matriarche au détour d’un conte pour enfants : Le lion, le tahouri et la panthère.
Nora représente le lion. Elle favorise les approches directes et la confrontation. Elle cherche à s’armer et à frapper en premier en se montrant méfiante vis-à-vis des autres. Nora est plutôt de nature pessimiste et envisage toujours le pire.
Camille, lui, représente la panthère. Sa nature l’entraîne à éviter la confrontation, à fuir le danger et à envisager toutes les solutions avant de prendre une décision. Camille est plus dans l’action, ils n’aiment pas rester sur place et ce sacrifiera volontiers pour sauver les siens.
Le dernier adulte, Rafik, sera donc le tahouri. Il cherche les rapports sociaux et accumule volontiers les richesses. Il cherche à résoudre les conflits par l’échange en n’hésitant pas à manipuler les autres.
Nous incarnerons donc Camille, qui est le plus a même de prendre les bonnes décisions pour le groupe. Sa principale préoccupation sera d’amener notre groupe et en particulier son fils en sécurité dans un endroit meilleur. Cette mission s’avère aussi dangereuse que difficile surtout en ayant un enfant dans le groupe.
Toutes ces informations sont mises en scène dès le début du jeu. Le joueur peut ainsi s’imprégniez pleinement de son univers. La narration du reste du périple est tout aussi travaillée et rend ainsi le jeu très prenant. Tellement prenant que chaque choix devient difficile et qu’on a du mal à décrocher.
Un périple dangereux
Le jeu est particulièrement bien rythmé. Chaque grande étape représente un chapitre nous invitant à prendre différentes décisions pour amener notre groupe dans un endroit sécurisé.
Chaque chapitre se déroule, sans surprise, de la même manière :
- Il y aura beaucoup de lecture.
- Plusieurs choix à faire que ce soit pour la destination, l’acceptation de personnes supplémentaires dans le groupe ou pour la recherche de nourriture.
- Quelques petits flashback pour comprendre d’où viennent nos personnages nous sont rapportés sous la forme de souvenir appartenant à Camille.
Cette construction identique à chaque chapitre révèle tout de même de nombreux rebondissements qui tiennent le joueur en haleine. On ne sait pas ce qui nous attend d’un chapitre à l’autre. Et aux vues de l’état de la Terre et de la nature humaine, il faut que le joueur soit prêt à tout. C’est un des gros atouts du jeu.
Afin de transmettre au joueur toute l’hostilité de l’univers d’End of Lines, chaque chapitre et magnifiquement illustré. Ainsi, nous avons un aperçu des paysages que notre groupe parcourt.
Dans chacun de ces chapitres, nous allons devoir faire des choix qui nous confronteront plus ou moins à des situations délicates. Chaque choix va influencer le cours de notre périple ainsi que la fin de l’histoire. Il existe 17 succès à débloquer qui représentent chacun un des choix cruciaux de l’histoire. Afin de tous les débloquer, vous allez devoir refaire l’histoire plusieurs fois en prenant des décisions différentes.
Il m’a fallu environ 6 h pour faire l’histoire une première fois. Cette évaluation dépend de votre vitesse de lecture et du temps que vous allez mettre à prendre vos décisions. J’avoue que les choix n’ont pas toujours été faciles.
À chaque chapitre nous aurons l’occasion de replonger dans les souvenirs de Camille. Ils peuvent être tristes ou encore heureux, mais chacun d’eux nous apportera un peu plus d’éléments sur ce qu’il s’est passé ainsi que sur les liens entre nos personnages.
Il y aura donc beaucoup de textes à lire, mais l’affichage de celui-ci est particulièrement bien amené. Pour chaque phase d’histoire, l’écran sera séparé en deux :
- le premier tiers affiche l’histoire sous forme de dialogues en mettant en relief le nom du protagoniste qui parle.
- Sur les 2 autres tiers de l’écran, nous aurons plusieurs visuels qui s’afficheront en fonction de ce qui est dit (simple paysage ou encore scènes mettant en scène des personnages…).
- Les choix apparaîtront sous la forme de réponse à formuler (deux ou plus).
Chaque dialogue ou souvenirs est accompagné d’une musique en adéquation avec l’action qui y est décrite. Des bruitages un rendant la scène plus vivante. L’ensemble fonctionne parfaitement bien et fait ressentir toutes sortes d’émotions aux joueurs.
Personnellement, j’ai trouvé l’expérience assez dure moralement, car relativement proche de ce qui pourrait arriver un jour. J’avoue avoir découpé mes sessions de jeux afin de prendre l’air et retrouver des émotions plus positives. Par chance, les choix que j’ai faits dans ma première partie m’ont amené vers une fin relativement cool. Je ferai sûrement les autres par curiosité, mais pas tout de suite.
Un roman graphique somptueux
End of Lines est un petit bijou dans le genre des romans graphiques. En plus de son scénario travaillé et de sa narration excellente, ses graphismes sont dignes d’une BD. Ils sont colorés et permettent aux joueurs de se projeter dans l’histoire. Les scènes dessinées sont nombreuses et s’enchaînent parfaitement pour illustrer les différentes situations que notre groupe rencontre.
J’ai vraiment beaucoup apprécié d’avoir un visuel pour les paysages ou les personnages qui m’ont souvent permis de mieux comprendre ou de visualiser les différents événements en jeu.
La bande-son est elle aussi en parfaite adéquation. La musique s’adapte à chaque situation et est la plupart du temps accompagnée de bruitages. Ils accentuent les sentiments que le joueur peut ressentir devant chaque événement. C’est particulièrement frappant lorsque votre groupe est en danger.
Pour en revenir au scénario, il est bien écrit avec une narration captivante. L’histoire m’a semblé assez solide et réaliste pour que je me sente vraiment impliquée. Les rebondissements sont nombreux et pas forcément prévisibles. Le fait de devoir gérer un enfant dans le groupe m’a vraiment mis la pression. Je voulais tout faire pour qu’il s’en sorte quitte à sacrifier des adultes. Comme quoi, j’étais vraiment à fond dedans.
Mon avis sur End of Lines
J’ai préféré ce roman graphique à Ashwalkers par son ambiance, ses graphismes colorés et son scénario moins tourné vers la politique. Je pense que le fait de suivre une famille de voyageurs, dont un enfant, est un des critères qui m’a qui a joué sur mon investissement dans l’aventure. J’avais vraiment envie que cette famille s’en sorte.
Au niveau de la réalisation, j’ai adoré les graphismes chauds et colorés façon BD. La bande-son est en parfaite synchronisation avec les différents évènements rencontrés par notre groupe. L’ensemble offre une histoire parfaitement narrée et intrigante. J’ai plusieurs fois eu la gorge serrée en jouant à cause de choix que j’aurai personnellement eu beaucoup de mal à faire. Je ne vous le cache pas, l’histoire est assez difficile.
Niveau scénario, j’ai apprécié les nombreux rebondissements, mais aussi les souvenirs de Camille qui sont diffusés tout au long de leur voyage. Ça rend les personnages plus humains. De plus, il est assez naturel de se réfugier dans ces souvenirs lorsqu’on traverse une situation difficile.
En bref, je n’ai pas grand-chose à reprocher à ce titre. Tout est bon et en accord avec les divers éléments du jeu. Le travail est soigné tant dans la narration que pour les graphismes ou la bande-son. J’ai tellement accroché que parfois, j’ai vraiment eu le cafard…
Mais, si vous aimez les jeux de type roman graphique, ne passez pas à côté d’End of Lines. Il est vraiment génial !
Les plus :
- 17 succès à débloquer
- Une narration excellente
- Une merveille visuellement
- Une bande-son qui soutient l’intrigue
Les moins :
- Une histoire vraiment dure (mais c’est personnel).
