Ashwalkers
- Catégories : Stratégie, Aventure
- Editeurs / Distributeur : Plug In Digital /Dear Villagers
- Développeur : Nameless XIII
- Consoles : Nintendo Switch
- Langues : Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Chinois
- Date sortie : 10/03/2022
Partons à la découverte de Ashwalkers, un jeu sorti le 10 mars 2022 qui m’a séduit dès que j’en ai vu les premières images. À la base Ashwalkers est un projet étudiant qui a su grandir grâce à l’accompagnement du studio Nameless XIII de Toulouse. Nameless est un studio français composé de sept personnes et fondé par Hervé Bonin, co-créateur de Life is Strange et ex-co-fondateur de DONTNOD. Ce dernier a joué le rôle de mentor et de producteur pour la jeune équipe qui se cache derrière Ashwalkers.
Un jeu de survie post-apocalyptique pour la Nintendo Switch
Ashwalker est un jeu qui explore les thèmes de la survie, du sacrifice dans un monde post-apocalyptique. C’est le genre de jeu qui marque les joueurs et dont ils se souviendront longtemps.
Avec un gameplay tranquille, il invite le joueur à suivre l’aventure de 4 personnages : Pétra, la courageuse capitaine du groupe, Sinh, le combattant pragmatique, Kali, la jeune chercheuse optimiste et Nadir le scout prudent. C’est au joueur de faire les choix pour guider cette équipe partie en mission. Vous devrez prendre des décisions qui influenceront le reste de l’histoire aux multiples fins. Le jeu est donc une succession de décision, de bavardage entre amis et de gestion des ressources dans le but d’accomplir une mission. Un rythme tranquille qui dévoile une histoire captivante dans une ambiance tendue en permanence au cœur d’une équipe très attachante.
200 ans après une catastrophe géologique, le monde est devenu hostile aux humains. Les survivants se sont rassemblés en communauté dans divers abris pour se protéger : dômes, villes sous-terraines, anciennes mines… Votre communauté est menacée et vous faites partie de l’équipe chargée de trouver la route vers le Dôme des dômes : un lieu capable d’accueillir toute votre communauté.
Votre équipe appelée “La Section” se lance dans un voyage à travers un monde ravagé afin de trouver le havre de paix pour votre peuple. Parés de vos combinaisons et de masque pour rendre l’air chargé de cendre respirable, Pétra, Sinh, Kali et Nadir vont entreprendre un périple vers un lieu qui n’existe peut-être pas. Mais votre mission est de trouver un refuge pour votre peuple que ce soit le Dôme des dômes ou un autre, et votre équipe sont prêts à parcourir des paysages post-apocalyptiques et faire face aux dilemmes qui se présenteront pour sauver les leurs.
Un gameplay surprenant avec une direction artistique qui l’est tout autant
J’aime beaucoup les jeux de survie de manière générale et l’annonce d’Ashwalker sur Nintendo Switch avec l’ambiance dégagée dans les bandes-annonces par les graphismes en noir et blanc m’ont vraiment attiré. La bande-annonce m’avait conforté dans cette idée et j’avais la ferme intention de le tester. Je remercie l’éditeur du jeu Dear Villagers de m’avoir confié une clé du jeu pour que je puisse rédiger ce test et vous donner mon avis.
Ma première impression a été la surprise ! Je m’attendais à un jeu avec un peu d’action et il n’en est rien. Sur le coup, je vous avoue que j’étais un peu déçue, mais c’est de ma faute, j’aurai dû me renseigner un peu plus… Mais c’était un coup de cœur et j’ai donc poussé un peu l’expérience et, comme souvent, je ne suis vraiment pas déçue.
Ashwalker est donc un jeu « narratif » dans lequel le joueur doit prendre des décisions difficiles combinées à des dilemmes moraux pour amener son équipe, la section, à destination et offrir une chance de survie à sa communauté : vous devez trouver un refuge pour votre peuple connu sous le nom « Dôme des dômes ». Afin de trouver le chemin qui mène à ce paradis, vous devez avancer dans un monde ravager par une pluie de cendre de balise en balise afin d’espérer arriver à destination, en gardant l’espoir que cette destination existe.
Très vite je suis entrée dans l’histoire, je me suis attachée aux membres de l’équipe et je me suis prise au jeu. Chaque membre de l’équipe possède son propre caractère et chaque joueur pourra donc s’identifier à l’un d’entre eux. À vous de gérer votre groupe comme bon vous semble pour arriver à réussir votre mission.
Le jeu se déroule en 3 phases : des phases de marche, des phases de décision normale ou en situation critique et des phases de repos autour d’un feu de camp pour vous soigner, manger…
En fonction des choix que vous ferez, vous arriverez à l’une des 34 fins disponibles dans le jeu :
- Choix du chemin à emprunter : à plusieurs reprises, le jeu vous proposera de choisir un itinéraire qui parait plus ou moins sûr pour votre équipe.
- La gestion et la distribution des rations et des ressources : vous allez devoir gérer le bien-être, la santé de votre équipe ainsi que les vivres, le bois pour le feu et les kits de soin… Lors de feu de camp dont vous choisirez le moment, le lieu et la durée. Plus longtemps vous resterez à un endroit, plus la section sera en danger : c’est bien connu, rester en mouvement est la clé de la survie dans un univers post-apocalyptique. Personnellement, j’ai souvent choisi de faire des feux de camp me permettant de faire deux roulements : faire deux roulements me permet de laisser un ou deux personnages monter la garde pendant que les autres se reposent, discutent entre eux ou partent en exploration. Cette technique m’a permis de sauver plus d’une fois mon équipe.
Si chacun de vos choix paraît anodin, ils ont un réel impact sur la suite de votre aventure : par exemple, laisser les membres de la section discuter entre eux peut remonter le moral du groupe et vous apporter plus de chance pour affronter la prochaine épreuve…
Une difficulté supplémentaire : chaque membre de la section possède un sac à dos qui limitera les ressources que vous pouvez transporter. - Les décisions à choix multiples en situation d’urgence : vous allez à plusieurs reprises devoir faire des choix d’urgence face à des monstres ou divers ennemis. Chacune de ses situations d’urgences sera parfaitement introduite et mise en scène pour vous plonger dans l’ambiance et vous amener devant le dilem qui s’impose à votre équipe. Les choix que vous ferez auront un impact immédiat sur votre équipe et des conséquences sur le moral des membres de votre équipe et potentiellement sur la suite du scénario.
Pour effectuer une run complète, il vous faudra 2 heures environ. Je trouve ce timing vraiment parfait ! Il y a 34 fins qui vous proposent de vivre des aventures différentes avec des évènements plus ou moins aléatoires. Les différents scénarios sont très bien écrits et proposent une aventure immersive qui même si vous êtes fier de vos choix pourra vous surprendre par son dénouement. J’ai vraiment adoré le scénario mature et les différentes fins proposés.
Côté direction artistique, les graphismes en nuance de gris sont juste magnifiques. Les décors apocalyptiques collent parfaitement à l’ambiance, au scénario du jeu avec des musiques sobres et des bruitages juste parfaits pour une immersion totale. J’ai joué avec un casque pour profiter au maximum de l’expérience et c’est un vrai bonheur.
La section va traverser plusieurs environnements différents, des déserts, des mines et villages abandonnés, des bidons villes peuplées par des groupes de survivant plus ou moins accueillant toujours dans cet air saturé de cendres.
Une superbe aventure avec quelques petits bémols
Honnêtement, j’ai adoré l’expérience que propose ce jeu de la réalisation artistique atypique en passant par son ou ses scénarios qui parleront vraiment à la plupart des joueurs. Cependant, j’ai relevé quelques erreurs, quelques « bugs » principalement dans le gameplay.
Lors des phases de marches, j’ai parfois eu du mal à savoir dans quelles directions je devais amener mon groupe, et j’ai plusieurs fois heurté des murs invisibles ou eu des difficultés pour emprunter des ponts ou passages étroits.
La caméra est également parfois un peu capricieuse pendant ces phases de marches. Par exemple, lorsque vous ne vous dirigez pas vers l’itinéraire prévu, elle affiche souvent un angle bizarre qui empêche de voir où se trouve notre équipe ou qui masque des détails. C’est un peu dommage !
Le dernier point négatif, qui n’est pas vraiment un bug, c’est que parfois, le texte n’est pas très lisible, car écrit en blanc sur un décor blanc ou vraiment trop clair. C’est là pour moi plus que dommage, car le joueur perd un morceau d’histoire dans ces moments-là : souvent en fin de chapitre ou lors de phase de narrations. De plus, les textes trop petits pour l’écran de la Switch en mode portable surtout sur Switch lite.
Conclusion
Ashwalker est un jeu narratif qui propose une aventure immersive dans un univers post-apocalyptique intriguant et aux multiples fins ; les choix du joueur même minime ont un impact sur le scénario. Chaque run d’une durée de 2 heures vous tiendra en haleine avec un scénario travaillé et des rebondissements inattendus vous faisant douter de vos choix initiaux. Pour finir le jeu à 100% et obtenir les 34 fins différentes, vous en aurez pour une bonne soixantaine d’heures de jeu. Ce qui est parfaitement cohérent pour un jeu de ce type et à ce tarif (20 euros sur l’eShop et environ 30 euros en version boite).
Le titre propose un côté gestion aussi bien au niveau des ressources qu’au niveau humain. En effet, le joueur doit veiller à la santé morale et physique des membres de l’équipe en jonglant entre les ressources récoltées et les discussions autour des feux de camp.
La nature hostile de cet univers désertique abandonné par la vie est parfaitement retranscrite par les graphismes en noir et blanc qui illustrent à merveille les environnements balayés et étouffés par les tempêtes de cendres qui sévissent à l’extérieur des dômes. De même, les rencontres avec les sauvages ou les différents autres groupes de survivants se déroulent toujours de manière tendue pour retranscrire parfaitement la dangerosité du monde extérieur.
Bref, malgré quelques petits défauts au niveau des textes et des déplacements, j’ai beaucoup apprécié le jeu : la durée de chaque run me convient parfaitement et les rebondissements du scénario m’ont surpris à chaque fois. Une expérience vraiment sympa que je recommande si vous aimez les jeux narratifs dans un décor post-apo !