Je vous propose aujourd’hui de partir à l’assaut de l’Abîme avec Silent Hope. Le jeu est sorti sur Nintendo Switch ce 3 octobre 2023 et nous propose d’incarner à tour de rôle sept héros aux styles bien différents. Nos héros s’uniront dans le but commun de retrouver le roi du royaume à la demande de la princesse.
Marvelous Europe nous propose ici un petit action/rpg aux allures de rogue lite avec un petit côté gestion bien pensé. Découvrons cela dans ce test !
Je remercie Just For Games pour la clé de jeu qui m’a permis de rédiger ce test.
Un scénario minimaliste pour un jeu addictif
Silent Hope propose un scénario intrigant et astucieux qui va laisser toute la place au gameplay. Le scénario fait en sorte de rendre nos personnages principaux muets, ce qui réduit au maximum les dialogues du jeu sans pour autant le dénaturer.
En effet, il y a 100 ans, le roi du royaume a commis un crime terrible en volant les mots du monde et en abandonnant ses sujets. Il se jeta par la suite dans les profondeurs insondables de l’Abîme, un gouffre sans fond, et personne ne le revit jamais.
Le royaume fut alors plongé dans un silence éternel. La fille du roi, la princesse dont il était très proche, versa un flot infini de larmes… Au fil des années, ses larmes se refermèrent autour d’elle en un superbe cocon de cristal.
Le jeu commence donc une centaine d’années après le crime commis par le roi, le jour où, sept lumières nacrées s’échappent de l’Abîme. C’est alors que sept voyageurs se présentent devant le Grand Cristal de la princesse. Miraculeusement, ils entendent la voix de la princesse qui les appelle.
La princesse va alors solliciter l’aide des sept héros en leur demandant de plonger dans l’Abîme pour retrouver son père. Ils vont donc, avec l’aide magique de la princesse, construire un camp de base pour partir à l’aventure.
Tout le nécessaire sera là : du forgeron à l’ébéniste en passant par l’agriculteur et le cuisinier. Ainsi, pendant qu’un des héros descendra dans l’Abîme, les autres géreront la base pour améliorer leurs équipements et cuisiner de bons petits plats pour gagner des forces.
Seule la princesse parlera, nos héros en étant incapables à cause du crime commis par le roi. Ainsi, les échanges entre les héros seront minimalistes : fabrique ça, plante ça ou cuisine ça. Le joueur pourra donc se consacrer pleinement à l’exploration de l’Abime et à la gestion de la base.
Si au début, l’absence d’échanges entre les héros est surprenante, je me suis vite habituée à ce cycle de progression/récolte dans le donjon puis retour à la base avec gestion/amélioration de mes équipements. C’est très addictif et ça évite les longues phases de dialogue entre deux missions.
Un scénario minimaliste pour un gameplay complet
Silent Hope propose donc aux joueurs d’incarner sept héros qui ont tous un style de combat différent :
- Le voyageur, un guerrier polyvalent utilisant l’épée à une main et le boucher.
- L’archer qui tient les ennemis à distance grâce à son arc.
- La fermière, une combattante étonnante qui manie la fourche comme personne.
- L’artiste martiale qui dégomme chaque ennemi de ses poings.
- La guerrière qui inflige de lourds dégâts avec son épée à deux mains.
- L’épéiste, une servante qui manie ses lames doubles avec dextérité
- Le magicien qui comme l’archer tient ses ennemis à distance grâce à de puissants sorts.
Ainsi, dès le début de la partie, nous pouvons choisir le ou les styles de combats qui nous conviennent le mieux puis plonger dans l’Abîme. Une fois dans l’Abîme, nous arriverons dans un donjon à étage qui sera rempli d’ennemis, mais également de ressources.
Le donjon de Silent Hope : l’Abime
Chaque niveau sera généré par le jeu de manière pseudo-aléatoire pour proposer une nouvelle disposition à chaque fois. Concrètement, il y aura des cartes au level design fixe, mais qui s’enchaîneront dans le désordre et sur lesquels notre personnage n’atterrira pas forcément au même endroit. Le joueur aura ainsi une impression de nouvelle disposition à chaque niveau. Pour amplifier cet effet, la caméra qui suit notre personnage pourra prendre un angle différent pour accentuer cette illusion de création de niveaux aléatoire. Honnêtement, ça fonctionne plutôt bien et c’est agréable à jouer.
Chaque donjon sera découpé en tranche de 10 étages. Chaque lot de 10 étages proposera un biome spécifique avec un point de téléportation activable à mi-chemin.
Le point de téléportation nous permettra ainsi d’atterrir au milieu du donjon sans avoir à refaire les premiers étages.
Si au début, j’ai trouvé les premiers étages assez simples avec un level design sommaire (une sorte de couloir), les étages inférieurs sont plus vastes et le chemin moins évident. De plus, chaque biome est différent et semble habité par des créatures élémentaires spécifiques : électricité pour le premier et feu pour le deuxième (ou terre ?). Le bestiaire de chaque étage n’est pas énorme, il compte une dizaine de monstres différents, mais c’est suffisant pour s’amuser.
Pour notre arrivée dans chaque biome, la princesse nous indiquera qu’il s’apparente à une période ou un lieu de son ancien royaume : village, festival des moissons… Comme si une personne essayait de reconstruire le royaume dans l’Abîme. Mystère !
Personnellement, a par la couleur et quelques petits éléments de décoration çà et là, je n’ai pas réellement vu de village ou de festival. En revanche, les ennemis, eux, sont différents et c’est cool !
Les éléments de chaque niveau
Chaque étage pourra ou non abriter un cristal, un ou plusieurs coffres, des nuées d’ennemis, des animaux esprits, des portails inquiétants ou encore un boss. Chaque élément aura son importance pour notre exploration.
Les cristaux nous permettront soit de changer de personnage en cours d’exploration soit de remonter à la surface. C’est vraiment cool ! On pourra ainsi débuter l’exploration avec un personnage avec lequel on apprécie jouer, et ensuite en choisir un second que nous préférons utiliser pour les boss, par exemple.
Les animaux esprits nous soigneront si nous leur parlons et c’est vraiment un bonus non négligeable, car nous n’avons droit qu’à deux potions pour parcourir les 10 étages. Utiliser à bon escient, ces esprits soigneurs peuvent nous permettre de franchir quelques étages supplémentaires.
Franchir l’un des portails violets va souvent nous permettre de récupérer un « souvenir », c’est-à-dire un plan pour concevoir un objet rare. Mais, les montres qui s’y trouvent sont relativement coriaces et nombreux ! Assurez-vous d’avoir suffisamment de vie avant de vous engouffrer dans l’un d’entre eux.
Le gameplay de Silent Hope
Niveau gameplay pur, il dépendra du choix de notre personnage, mais, au fil du gain de niveau, celui-ci pourra obtenir de nouvelles techniques de combat propre à sa classe. Ainsi, les touches A, B, X et Y permettront de déclencher une attaque et la gâchette R d’esquiver.
En fonction de la classe du personnage choisie, nous devrons adapter notre gameplay : rester à distance des monstres ou au contraire rester au corps à corps ou encore jouer avec notre esquive… La prise en main étant extrêmes intuitives, j’ai pu apprécier rapidement le jeu et connaître mes goûts en matière de classe et mes limites pour remonter à la surface avec un maximum de ressources sans mourir. C’est sans doute, le gameplay est très accessible, ce qui rend le jeu très vite addictif.
De plus, votre personnage pourra évoluer et changer de classe pour obtenir de nouvelles statistiques et de nouvelles techniques. Il y a deux nouvelles classes par personnage, ce qui fait 21 classes différentes à jouer, si vous souhaitez tous les débloquer. Mais il serait dommage de ne pas tous les essayer au moins une fois !
Une gestion de base simple qui fait son taf
Silent Hope propose aussi un système de « gestion » de base et de ressources. Cette phase intervient à chaque fois que nous remontons de l’Abîme. Elle va nous permettre d’améliorer nos personnages pour aller encore plus loin dans notre exploration de l’Abîme à l’aide des ressources et plans récupérés dans les donjons eux-mêmes.
Les ressources que nous pourrons récolter sont nombreuses et si nous vidons chaque étage parcouru et que nous remonterons de l’Abîme sans mourir, nous aurons à chaque plongeon un bon butin. En effet, mourir n’est pas très punitif, mais nous perdrons une partie des ressources que nous avons préalablement collectée. Il faudra donc savoir quand s’arrêter pour profiter pleinement de chaque exploration.
Les ressources récoltées vont directement dans notre coffre : bois, pierre, plan, graine, fourrage… C’est normal, vu que nous avons la possibilité de changer de personnage à chaque plongeon. Il n’y aura donc pas de gestion d’inventaire à prendre en compte, et ça, c’est vraiment cool.
Notre base est très bien équipée ! Elle dispose de tout ce dont nous avons besoin pour accomplir nos missions. Une forge pour fabriquer nos armes et accessoires. Un atelier pour travailler le bois. Un laboratoire pour transformer les minerais. Une cuisine pour concocter de bons petits plats. Un champ et une ferme pour récolter les ingrédients nécessaires à nos recettes de cuisine. Et enfin, le Grand cristal qui va nous permettre d’évaluer les plans cryptés que nous trouverons, mais aussi de changer de classe et de rendre les missions que nous avons remplies dans l’Abîme.
À part pour le Grand Cristal, nous pouvons améliorer nos installations afin de les rendre plus efficaces. Les améliorations de bâtiments, d’équipements et les services proposés par le Grand Cristal sont payants. Pour les acheter, nous aurons besoin de runes que nous obtiendrons en tuant des ennemis ou en complétant des quêtes. Le système fonctionne bien ! Chaque excursion dans l’Abîme sera donc l’occasion de récupérer un maximum de ressources et de runes afin d’améliorer nos héros.
Level design, graphisme et bande-son sont parfaitement adaptés au gameplay. La bande-son est immersive et accompagne tous nos plongeons dans les Abîmes. Je l’ai particulièrement apprécié.
Les personnages prennent les traits de personnages Chibi, c’est-à-dire d’un style manga enfantin que j’apprécie beaucoup. Je trouve que ce style passe bien pour ce type de jeu. J’aime bien voir un petit personnage s’énerver et tout « défoncer » sur son passage !
Les monstres sont eux aussi réalisés dans les mêmes proportions que les personnages, ce qui confère une harmonie à l’ensemble du jeu. La plupart ont des traits s’apparentant à des animaux anthropomorphes et d’autres possèdent des traits humains (notamment les sorcières du deuxième donjon).
Les graphismes sont sympas, mais minimalistes, en particulier dans les donjons. Chaque biome de donjon semble être une reproduction de ce qu’était l’ancien Royaume… Comme si quelqu’un essayait de reconstruire le Royaume au fond de l’Abîme… Le seul moyen de comprendre cette énigme est de finir le jeu !
Le level design des donjons évolue au fur et à mesure de notre descente dans les profondeurs. Les dix premiers niveaux ont une conception assez linéaire qui change dès le onzième niveau pour devenir un peu plus complexe et ainsi de suite. Il faut noter également qu’à partir de la moitié de chaque donjon, de nouveaux ennemis apparaîtront et ils seront également un peu plus nombreux.
Mon avis sur Silent Hope
Silent Hope est en rpg/rogue lite agréable et accessible aux débutants. La direction artistique du jeu est volontairement minimaliste tant au niveau du scénario qu’au niveau des graphismes des donjons. Cela donne un charme unique au jeu tout en mettant en avant son gameplay.
Le gameplay est, par ailleurs, très accessible et particulièrement addictif poussant le joueur à jongler entre techniques offensives et esquive en permanence. Les 21 classes jouables confèrent au jeu des gameplays différents qui plairont à tous les types de joueurs. Enfin, prendre le temps de faire évoluer chaque personnage est prenant et offre une bonne durée de vie au jeu.
J’ai vraiment apprécié Silent Hope, une fois en donjon, j’ai toujours essayé d’aller le plus loin possible avant de remonter à la base pour améliorer mon équipement et repartir. Les boss de fin de donjon sont impressionnants, mais avec un peu de dextérité et de patience, on les tue facilement.
Cependant, une fois le jeu arrêté, le mystère du roi disparu a été un peu faible pour me rappeler sur le jeu. Je ne peux m’empêcher de le comparer à Hadès qui possède un scénario bien plus dense avec un gameplay plus technique et qui m’attire bien plus. Ce sont deux jeux différents et Hadès n’est clairement pas fait pour les débutants, mais c’est plus fort que moi, je les compare.
Je pense que je le finirai Silent Hope, car je suis curieuse, mais j’avoue manquer un peu de motivation. En revanche, je le trouve parfait pour débuter les jeux de type rogue lite.
Les points fort de Silent Hope :
- Gameplay accessible et addictif.
- Partie gestion très agréable et sans blabla superflu
- 21 classes disponibles
- Un scénario minimaliste qui sert bien le jeu
- Un level design qui se complexifie au fur et à mesure
- Des monstres différents
Les points faibles de Silent Hope :
- Le scénario qui manque de profondeur pour tenir le joueur en haleine.
- Un jeu accessible, mais peut-être trop pour les joueurs aguerris qui chercheront une difficulté plus élevée
- Un peu répétitif au final (effet rogue lite oblige).